De la réconciliation de la trésorerie et du compte de résultat
C'est la liasse...
Quand je dois faire comprendre la raison d'être des différents documents comptables de l'entreprise à mes élèves d'école de commerce, j'aime bien faire référence à la section du tronc d'un arbre exhibant ses stries annuelles. Bien sûr, des hypothèses s'imposent pour que la métaphore fonctionne. Par exemple, que dans la majorité des cas (mais pas toujours) chaque strie commence le 1er janvier et se termine le 31 décembre. Ou encore qu'une entreprise, comme l'arbre, est en croissance continue (!!!). Mais ces détails étant négligés au profit du symbole de la croissance par couches successives, alors on peut dire: le bilan, c'est le tronc, et les comptes de résultats successifs, ce sont les stries! Autrement dit, le bilan est "augmenté" chaque année du résultat. Il ne suffit plus que d'ajouter les "annexes" pour avoir la liasse...
Vive les soldes !
Bancaires s'entend! Car ce que le chef d'entreprise a sous les yeux facilement tous les jours, ce sont les soldes de ses comptes en banque. Et il y a encore une différence entre le solde bancaire et la trésorerie disponible, cela s'appelle les engagements (voir mon article sur le pilotage de la trésorerie). Que dit vraiment le compte en banque de la santé de l'entreprise? Et bien pas grand chose. Ajoutons qu'en ces temps de PGE dont les remboursements ont été repoussés à plus tard, trésorerie positive et résultat négatif font... bon ménage. Gare aux mauvaises surprises !
Prévoir c'est gouverner
Le chef d'entreprise, lui, ne peut pas attendre 5 mois pour apprendre que le résultat de son dernier exercice est négatif. Ou d'ailleurs à l'inverse, qu'il est largement positif. Pourtant, ces situations ne sont pas rares. Confronté à un résultat décevant, j'entends souvent : "pourtant ma trésorerie est bonne", ou "mon chiffre d'affaire a augmenté" et enfin "si j'avais su"... Si l'entrepreneur avait su, il aurait pris quelques décisions différentes...
Enfin heureux ?
Alors, comment réconcilier sa trésorerie et son compte de résultat ? Est-ce si compliqué ? Qu'est-ce qui sépare les deux finalement ? La réponse théorique est très simple et tient en quatre points principaux: 1/la TVA /2 les délais d'encaissement 3/la variation de stock et 4/ les amortissements. Bien sûr, il y a un tas de petites choses sympathiques qui viennent perturber cette hypothèse trop simple, dont les différentes provisions aux noms parfois abscons. Mais l'entrepreneur, lui, ce dont il a besoin, c'est de savoir tout de suite s'il est rentable ou pas. Pas demain ou après-demain, tout de suite. Et avec un peu de persévérance et d'application, c'est faisable avec une approximation acceptable que le comptable se chargera de corriger... plus tard !
Alors, est-il enfin heureux celui qui possède sous les yeux sa trésorerie réalisée et prévisionnelle ainsi que son résultat réalisé et prévisionnel, le tout actualisé au jour le jour ? Bien sûr, cela ne rend pas les indicateurs inutiles, mais c'est un bon début pour commencer à marcher sur le chemin de la sérénité. Et si la pente vous paraît un peu raide au départ, n'hésitez pas à demander l'aide d'un expert en gestion d'entreprise, c'est son métier !



