Et si vous cédiez votre entreprise demain, seriez-vous riche ?
Vous n'aviez encore jamais eu l'envie de céder...
Imaginez: un acheteur plein d'enthousiasme a trouvé votre numéro de portable. Il vous appelle: "j'adore votre business, j'achète". Et il vous explique qu'il possède déjà plusieurs entreprises, que la votre est la pépite manquante pour que sa stratégie de croissance externe trouve sa conclusion. Et ça tombe d'autant mieux que pour vous, la retraite n'est plus si loin et que la relève n'est pas vraiment assurée.
Etes-vous prêt à répondre ? Cent-mille, un million, dix millions ? Etes-vous prêts à investir un peu de temps (et d'énergie) pour connaître la valeur de votre boîte ?
Le chiffre que vous avez en tête est-il le bon ?
Dans le monde qui est le nôtre,des repreneurs achètent des bénéfices futurs. Ainsi, une entreprise bien préparée peut valoir 3 à 7 fois son EBITDA. Vous le saviez ? Vous pouvez facilement diviser ce chiffre par trois si votre entreprise n'est pas préparée... Posez-vous rapidement les questions suivantes pour mieux savoir où vous en êtes :
- Les marges sont-elles solides, depuis plusieurs exercices ? Les connaissez-vous assez bien pour être capable de refuser du chiffre d'affaire si ce n'est pas assez rentable ?
- Votre entreprise peut-elle se passer de vous (ce n'est pas la question la plus simple, j'en conviens !)
- Combien de vos clients pourraient (comme le suggère votre comptable !) alimenter à plus ou moins brève échéance la catégorie "créance douteuse" voire "irrecouvrable" ?
- Votre organisation est-elle limpide et ses processus écrits, tenus à jour et partagés avec vos salariés et parties prenantes ?
- Et surtout, quelle est la valorisation de votre entreprise, et dans quelle mesure cela vous semble la juste récompense du travail de tant d'années ?
Comment vous préparer ?
Il faut bien écrire ici que pour se préparer, il faut du temps et du travail. Pour quoi faire ? Voici quelques idées qui pourront guider vos actions :
- Donner de la stabilité à vos résultats: une croissance constante et mesurée vaut mieux que deux gros coups et un échec !
- Réaliser un business plan à trois ans, élaborer les états financiers et la trésorerie prévisionnels
- Lister les risques les plus importants, et mettre en face des plans de levée des risques à court et moyen terme. Bien sûr, prévoir les ressources pour le faire.
- Rendre votre entreprise conforme à tous les règlements, y compris ceux qui vous paraissent inutiles.
- Sécuriser vos données, montrer que vous les maîtrisez et qu'elles sont insensibles aux cyberattaques les plus malveillantes.
- Et préparer la cession: beaucoup de documents sont nécessaires (due diligences) et certains sont long à rédiger (business plan). N'oubliez pas que votre repreneur vous demandera peut-être de rester quelques mois, pour mieux lui transmettre l'entreprise.
Une question d'anticipation:
En France, chaque année, ce ne sont pas moins de 50 000 entreprises qui changent de mains — une vraie place de marché où les patrons, après avoir passé des années à construire leur bébé, décident soudain que c’est l’heure de le confier à un autre. Parce que oui, transmettre son entreprise, c’est un peu comme organiser un grand événement : il faut du temps, de la préparation, et surtout, éviter que le moment venu la fête tourne au cauchemar.
Trois ans, c’est la durée idéale pour tout peaufiner, histoire que le cédant parte avec le sourire (et un joli chèque), et que le repreneur ne découvre pas,le lendemain de la signature, que le stock est en fait composé de vieux trucs invendables.Une cession réussie, c’est un peu comme un bon vin : ça se prépare longtemps, et ça se savoure… ou pas.



